Comment Les Anonymes le sont-ils devenus ? On veut bien te le dire, mais tu gardes tout ça pour toi, d'accord ?

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Hélène J., dont on ne peut connaître avec certitude ni l’âge ni les mensurations, cache une main de fer sous un gant de velours doublé de plomb. Sous son apparence joviale et rieuse d’animatrice de club de vacances se cachent une ambition politique démesurée et un sens de l’autorité qui ne souffre aucune négociation. Aussi quand, à l’occasion d’un voyage en Colombie, un groupuscule armé lui proposa de rejoindre ses rangs pour mener une rébellion contre le pouvoir en place, elle sentit le souffle du destin sur son visage et sauta sur cette chance inespérée d’assouvir sa soif de pouvoir. Elle instaura ainsi une dictature matriarcale sans précédent, jusqu’à ce que le son terrifiant de son légendaire claquement de mains tyrannique ne parvienne aux oreilles des agents les plus féroces du FBI et de la CIA. Sentant le vent tourner, elle prit l’identité de la jeune fille chargée de lui masser les pieds cinq fois par jour et embarqua sur un bateau de marchandises en direction du sud de l’Europe, d’où elle se fondit dans un groupe de pèlerins qui retournaient en Haute-Savoie après leur marche annuelle vers Compostelle. C’est là qu’elle rencontra et intégra la troupe des Anonymes, où elle exerce aujourd’hui encore une influence qui oscille entre le totalitarisme arbitraire et la bienveillance maternelle.


Rebecca M. a grandi dans un petit village d’Europe de l’Est. N’ayant pas connu ses parents, déportés pendant la Guerre Froide, elle écuma les bars interlopes de la côte de son pays natal pour tenter de survivre en exploitant ses talents d’imitatrice. Elle fit la connaissance d’un directeur de boîte de nuit boiteux qui lui proposa de devenir son agent artistique et commença à la produire sur les scènes de rue de la capitale française. Son don naturel pour l’observation de ses contemporains et son sens affirmé de la séduction lui permirent de se fondre aisément dans tous les milieux sociaux, et elle développa ainsi un réseau de connaissances allant des membres infortunés des classes les plus populaires de la société aux grands bourgeois des quartiers chics parisiens. Elle rencontra lors d’un dîner un riche industriel suisse qu’elle finit par épouser. Les déboires judiciaires et financiers de ce dernier, ainsi que les soupçons d’espionnage au service de la Russie qui pesèrent sur elle, l’obligèrent malheureusement à se départir de ce confort rudement acquis afin de se forger une nouvelle identité et de démarrer, une fois encore, une nouvelle vie. Elle retrouva les planches non sans plaisir pour le compte des Anonymes, où personne n’arrive à se mettre clairement d’accord sur l’origine réelle de cette femme aux multiples accents.


Sarah T. est née d’une mère française et d’un père britannique. Elle a ainsi passé une grande partie de sa vie à cheval entre les deux pays, intégrant avec une aisance étonnante les deux cultures, jusqu’à marier sans difficulté le reblochon et les baked beans. Quand il fut question pour elle de choisir une orientation professionnelle, elle ressentit le besoin de laisser à l’humanité une trace de son passage, et décida de devenir architecte afin d’édifier des monuments qui resteraient après elle. Elle intégra donc une prestigieuse université britannique, et fut vite repérée pour ses talents de dessinatrice et ses compétences hors normes pour la géométrie dans l’espace. Elle fut rapidement engagée par un des plus grands cabinets d’architecture, et participa à l’édification de monuments tels que le Palais Bourbon à Paris. Elle se fit également construire une magnifique maison sur l’ile Saint Louis, où, sur sa terrasse surplombant la Seine, elle prit l’habitude d’organiser des soirées jeux faisant le bonheur de ses amis. Malheureusement, un sordide autant qu’éhonté scandale de corruption entacha la réputation de son cabinet ainsi que de toutes les honnêtes personnes qui y travaillaient. Elle dû ainsi quitter Paris et renoncer à son projet d’élévation de la Tour Eiffel, et arriva en Haute Savoie à la faveur de rencontres amicales. Elle y fit la connaissance des Anonymes, au sein desquels elle retrouva le plaisir de travailler en équipe en toute confiance, et avec lesquelles elle décida de marquer l’Histoire en inventant des histoires.


Jessica B. est née dans les traboules de Lugdunum, dans les années 80 et y passe une enfance déchirée entre Rhône et Saône. Son adolescence marque le début de sa rébellion artistique et la propulse rapidement vers une carrière de comédienne très prometteuse sur les planches lyonnaises, entre cafés et théâtres. Un sombre soir de décembre 2018, pétrifiée de froid, elle tape dans l’œil d'un admirateur anonyme.Quelques années plus tard, elle s'expatrie en amont du Rhône, en contrée haut-savoyarde. Accros aux projecteurs elle intègre la compagnie des Anonymes pour le plus grand bonheur de ces partenaires et de tous ces admirateurs.


Nicolas G. grandit dans la campagne française, mais contrairement à ses camarades élevés au grand air, il préféra très tôt le calme et la semi-obscurité de sa chambre d’enfant, dans laquelle il aimait à tenter toutes sortes d’expériences scientifiques qui mirent plus d’une fois sa vie et celle de sa famille en danger. Il acquit néanmoins des connaissances impressionnantes pour son jeune âge dans tous les domaines de la science, et conçut à douze ans un engrais qui devait révolutionner le monde agricole. La fortune qu’il amassa alors lui permit de voyager à travers le monde, précédé d’une réputation qu’il tentait modestement de cacher par un sourire timide. Il fit la connaissance d’une jeune chanteuse québécoise à la voix d’or mais au physique ingrat, et par amour pour elle, et bien que la trouvant extrêmement belle à ses yeux, il consentit à pratiquer sur elle plusieurs opérations de chirurgie esthétique qui la rendirent plus aimable aux yeux du monde. Le nouveau succès auquel elle put accéder grâce à lui la détourna malheureusement de Nicolas, et, submergé par le dépit et le chagrin, il décida de s’isoler dans une grotte. Ce n’est qu’après de nombreuses années de méditation qu’il put retourner à la vie en société, et il eut la chance de trouver sur son chemin quelques-uns des membres des Anonymes qui, malgré leur passé souvent délictueux, lui redonnèrent confiance en l’espèce humaine.


François K. est né en mai 1968. Ceci explique peut-être pourquoi il développa très vite, et de manière presque inconsciente, un goût certain pour la contestation libertaire, le mélange des genres et le dépassement des limites. Il est très difficile de résumer la vie de François tant il semble en avoir vécu plusieurs : il participa à la construction d’un village auto-géré par une communauté catholique au Mexique, il fut anobli par la reine d’Angleterre après avoir contracté un mariage de raison avec une duchesse aveugle, il établit un record du monde de saut en chute libre les yeux bandés et les mains attachées dans le dos, et il apprit l’araméen en une quinzaine de jours pour proposer sa propre traduction de la Bible. Après avoir participé, en tant qu’avocat de la défense, à l’une des plus grosses affaires judiciaires américaines, à savoir le procès d’OJ Simpson, François fut accusé de détournements de fonds par une grande entreprise informatique à laquelle il avait soufflé ses meilleures idées. Lassé de tant d’injustice et souhaitant revenir à une vie plus simple, François se retrancha dans les montagnes de Haute-Savoie où les multiples personnalités qui constituent ce caméléon purent s’épanouir en toute liberté au sein des Anonymes.

Fabrice S. passa une enfance heureuse de saltimbanque : nés de parents artistes de cirque, il vécut sur la route, dans le confort douillet d’une roulotte, entouré d’acrobates téméraires et aimants. Dès son plus jeune âge, il se lia d’amitié avec les nains de la troupe, dont le numéro de lancers effectués sur eux par de gentils colosses faisait la joie des petits et des grands. Très vite d’ailleurs, ses amis lui proposèrent de participer audit numéro, persuadé que Fabrice était des leurs. Ses aptitudes techniques lui permirent même d’inventer un appareil qui, tel un canon, les propulsait, lui et ses collègues, à une hauteur vertigineuse grâce à une vitesse jamais atteinte jusqu’alors. Malheureusement, à l’âge adulte, quelques centimètres mirent un terme définitif à ses rêves d’envol céleste, et il fut obligé de se reconvertir. Ne désespérant pas de brûler les planches, il fonda la troupe des Anonymes, espérant rassembler autour de lui tous ceux dont le destin avait été brisé par de malencontreuses circonstances. C’est donc à sa détermination, son ambition, sa philanthropie et sa grandeur que l’on doit aujourd’hui les moments heureux que constituent les spectacles des Anonymes.

Fred P. est né en territoire européen neutre en 1992 pendant la guerre du golf. Prématuré de 6 semaines, il pesait déjà 4,107 kg. Pressé de sortir, il apprend déjà à faire du monocycle à l'âge de 24 mois. Enfant hyperactif mais à haut potentiel, il obtient sa maturité à 12 ans. Féru de littérature et dresseur international d'hypocampes, il se brûle les ailes et sombre dans la drogue dure à 14 ans. Il rencontre alors une impressario de bonne famille qui voit en lui la synthèse du dilemme de notre société. Atteinte d'un cancer du pancréas leusiocomial, elle lui lègue toute sa fortune. A 21 ans, il décide de se ressaisir et entame un périple de 10 ans où il gravit un à un chacun des sommets Alpins. Il termine en 2017 l'ascension du mont Semnoz. Il tombe alors amoureux du bassin annécien et découvre une fratrie hétéroclite et bienveillante: les Anonymes. Depuis il partage et raconte ses aventures avec ses nouveaux compères. 

John B. né d'un père et d'une mère, il fut séparé dès sa naissance de son jeune frère par une frontière ... Il consacra son enfance a réinventer un monde imaginaire ou il pouvait retrouver son lien fraternel. A l'adolescence, l'infirmière du collège St-Simphorien de St-Martin-de-Bellevue lui diagnostique une schizophrénie psychiahédrique compulsive très rare. Conscient des impacts que cette maladie pourrait avoir sur sa vie, il apprit alors à se fondre dans la masse et à cacher ses troubles à tout individu du monde réel. Cette faculté lui permit de franchir la quasi totalité des douanes franco-suisses, parant à la recherche de sa moitié neutre. C'est en improvisant une soirée dans une vallée helvétique qu'il apprend que son frère a été aperçu sur les scènes d'improvisation haut-savoyarde. Depuis il l'aurait retrouvé dans une troupe qui reste Anonyme.

X. est le quatrième enfant d’une fratrie de douze garçons élevés par des parents recherchés par toutes les polices du monde pour les vols d’un nombre impressionnant d’œuvres d’art inestimables. Ses dons de mentaliste et sa vision nyctalope servirent précieusement les sombres desseins de ses parents. Ne désirant plus vivre tel un fugitif, bien qu’ayant été habitué au confort des hôtels les plus luxueux, Cédric s’émancipa de sa famille à l’âge adulte et vécut sur les routes, jusqu’à rencontrer une communauté de chasseurs-cueilleurs dont il devint très vite et bien malgré lui le gourou. La communauté ne cessant de s’accroître avec les années, et ne supportant plus la pression incessante de ses fidèles, Cédric mit en scène sa propre disparition pour réapparaître quelques temps plus tard en Haute-Savoie, où il fut accueilli par Les Anonymes. Il vit aujourd’hui au sein de cette communauté nouvelle mais restreinte, dont l’équilibre des forces l’apaise et le rassure.


Maître Spéculoos est sans doute le membre le plus mystérieux des Anonymes. On ne sait presque rien de son enfance, passée peut-être dans un pays d’Asie, à moins que ce ne soit dans les plaines enneigées du grand nord canadien. Il semble avéré qu’il ait choisi de poursuivre des études de droit pour tenter de faire régner la justice partout où elle semblait manquer. Son goût pour la fête et l’alcool entrava malheureusement la bonne marche de sa carrière universitaire, et, n’ayant réussi aucun des concours auxquels il s’était inscrit, il fut contraint d’accepter le poste d’huissier pour une élection de Miss nationale télédiffusée. Après quelques années passées à remettre des enveloppes à un présentateur vieillissant avec le poids lourd de la honte et de la culpabilité sur les épaules, des soupçons de votes truqués le convinrent de quitter cet emploi pour redémarrer une nouvelle vie dans un endroit plus clément. Il atterrit à Annecy où, après avoir assisté à un spectacle des Anonymes, il proposa ses services à la troupe pour rendre transparents et inattaquables les résultats de votes du public. Sa rapidité calculatoire et son intégrité font aujourd’hui honneur à la décision des spectateurs.